Ce petit truc qui change le monde.
Le coronavirus est un tout petit truc. Il y a autant de différence de taille entre un microbe et un virus, qu'entre un être humain et un microbe ! Ou toutes proportions gardées, c'est comme si moi, je cherchais des noises au mont Everest. C'est pourtant ce qui se passe.
Que de chemin parcouru en un simple mois ! Nous avions peut-être besoin d'un peu d'humilité, (je parle pour moi.) C'est une grande vertu que l'on oublie souvent, (je parle encore pour moi.) Quel orgueil nous avions !
Notre société était vraiment bloquée ! En quelques jours, le petit machin a tout résolu. Rappelons-nous :
Au début de leur mouvement, les gilets jaunes demandaient une diminution du carburant, on leur a dit que c'était impossible. Le coronavirus a divisé le prix du pétrole par cinq ! Il est aujourd'hui au dessous des 20 $ !
On ne parlait que de grèves et de réformes des retraites... Tiens ! On n'en parle plus. La CGT et les nantis ne hurlent plus !
On nous disait que c'était impossible de faire baisser la pollution atmosphérique. Aujourd'hui, même à Paris, même à Pékin, elle a disparu ! Là où l'homme a échoué, le petit machin a réussi !
La nouvelle religion, le foot, nous cassait les pieds nuit et jour on ne parlait que de ça dans les médias. Le petit machin a enfin mis fin à son prosélytisme exacerbé.
Ce que les entreprises n'arrivaient pas à obtenir : remise d'impôt, exonération,crédit à taux zéro... le petit machin leur a donné sans problème !
Le vieux Pape François, pourtant tout seul sous la pluie, au milieu de la place Saint Pierre à Rome, est plus entendu que jamais lorsqu'il crie au nom des plus pauvres.
Tout à changé ! Il y a un gouvernement en Israël (on attendait depuis des années). Le Président des États-Unis et celui du Brésil donnent des cours de virologie ! (ça, ça n'est peut-être pas la meilleure nouvelle.) Il n'y a plus de trafic de drogue dans la grandes villes. L'Union Européenne accepte les déficits sans sourciller. Ce qui était impossible il y a un mois se fait sans problème.
Nous vivions dans une folle société de mensonge trop sure d'elle. Le réveil est difficile. Quel orgueil nous avion ! Nous avons cru être maître de tout.
Le problème, c'est que ce petit virus tue, les riches comme les pauvres, les européens comme les africains. Cela aussi devrait nous faire réfléchir. Nous sommes dans les mains de Dieu.
Oh ! Ce n'est pas Dieu qui nous a envoyé le virus. Dieu ne peut pas faire de mal. Mais Dieu d'un mal peut faire un bien.
Il faut positiver. Qu'est-ce qui se passe ? On téléphone à quelqu'un dont on n'avait plus de nouvelles depuis des années. On a du temps, on relit Proust ou Tintin, on reste en famille, on a du temps pour les enfants, on applaudit les soignants que l'on oubliait un peu, le travail n'est plus une priorité, l'argent, les voyage ne sont plus la norme d'une vie réussie. On entend les oiseaux chanter dans les rues. Un musicien, pourtant pas cul béni, vient jouer seul dans mon église, avec simplement Dieu et Marie comme spectateur, et il trouve qu'il se passe quelque chose. Soudain, en silence, nous retournons en nous-mêmes et commençons à retrouver la valeur des mots solidarité et vulnérabilité.
Soudain nous réalisons que nous sommes tous embarqués dans la même bateau, riches et pauvres. Nous avons dévalisé ensemble les étagères des magasins et constatons ensemble que les hôpitaux sont pleins et que l'argent n'a aucune importance. Le virus tue les riches comme les pauvres. A quoi ça sert d'avoir une voiture très chère puisqu'on est confiné ?
Je ne voudrais pas vendre ma salade mais finalement, la solution à tous ces problèmes qui nous paralysaient n'est-ce pas en écoutant le Christ que nous pouvons la trouver ? A nous de nous occuper de notre monde pour qu'il soit plus juste, plus humain, plus divin, et nous serons tous ensemble, Dieu compris, plus heureux.
Que ta volonté soit faite !
Je sais comment tout cela va finir. Un jour, on aura assez de masques et de tests. Alors on testera tout le monde. Ceux qui auront eu la maladie et seront vivants pourront sortir. Ceux qui auront la maladie seront mis en quarantaine jusqu'à leur guérison ou leur décès. Ceux qui sont morts resteront au cimetière et on ira leur parler. Ceux qui sont négatifs porteront des masques et iront travailler parce qu'il faut bien manger, et de temps en temps on les testera.
Dépêchons-nous d'avoir des masques et des tests, mais ne recommençons pas trop vite à vivre comme avant. Il faut savoir tirer des leçons de ses échecs.
dominique lemay
en accord avec ce texte bien ecrit sur ce petit truc qui change le monde.... j'espere que les plus pauvres ne seront pas oublies lors de notre reveil ...voeux pieux ?
Répondre
Colette, Bernard Corbin
Une sacrée plume et un regard pertinent sur notre société.. Nous avons apprécié ce bilan. Merci
Répondre